mardi 24 mai 2016

trail de la fraise : l'éverest 40 kms

L'objectif de cette fin de semaine était de réaliser un premier weekend choc afin de se préparer au mieux à la TranseGaule estivale.
Dans les faits , j'ai réalisé le off de l'étrange avec Ben l'alchimiste samedi (36 kms 700 D+) et les 40 kms du trail de la fraise dimanche.




Cette course, je la connais. J'ai déjà pu la faire deux fois sous la canicule en 2012 et en 2013 . Mais aujourd’hui c'est différent : pas de chaleur, de la pluie, de la boue , un peloton clairsemé et une vieille connaissance : Sébastien Beaussart.



Seb , c'est un peu mon frère jumeau. En plus vieux, en moins beau et qui a mangé plus de soupe. En fait, on ne se ressemble physiquement pas plus que ça mais on a une particularité commune : on termine toujours nos courses dans les mêmes temps. En général, je le précède de quelques minutes mais je n'ai aucun mérite le monsieur est vétéran ... l'âge pèse douloureusement sur ses frêles épaules.

Seb , comme le bon vin, vieillit particulièrement bien. Il vient d'enchaîner le marathon de Paris (3h04), les 100 kms de Steenwerck (9h26) et tout un tas d'autres épreuves aux noms qui donnent envie de se déplacer (ou pas ) : le doux enfer, le patois ...

Sauf qu'aujourd'hui, la situation est différente. Le peloton est peu nombreux et comme j'ai pu le vivre de nombreuses fois, cette pénurie de participants offre parfois l'occasion de monter sur la boîte. Chose suffisamment rare dans notre sport et qu'il faut savoir apprécier à sa juste valeur.

Du coup, Seb part tout de suite en tête précédé par un ouvreur vélo qui va vivre l'enfer sur toutes les parties boueuses du circuit. Notre ami prend rapidement de l'avance et entame les premiers chemins .
Au grès des portions , nous l'apercevrons encore quelques temps avant qu'il ne disparaisse totalement à notre vue.

Derrière, je me retrouve dans un groupe de trois coureurs, le temps que les jambes chauffent et oublient les 40 bornes de la veille. Étonnamment, je me sens en forme et je m'aperçois même que le rythme devient trop lent pour moi . Je passe un moment à discuter avec d'autres concurrents avant d'accélérer légèrement.

D'un coup je me retrouve 3ème. Terminée la volonté de faire la course en touriste. Si il y a un podium à accrocher, je ne vais pas laisser passer l'occase.

Le sol boueux me permet d'apercevoir les traces de pas de mes prédécesseurs. Je m'amuse à mesurer la distance entre deux marques et à les comparer aux miennes pour savoir si je vais plus ou moins vite qu'eux.
Rapidement le second pointe à l'horizon.

Je décide de boucher rapidement le trou quitte à me reposer ensuite dans son sillage. Après l'avoir rejoint et échangé quelques mots, je m'aperçois à nouveau que je ne suis pas à mon rythme. j'accélère, le dépasse et récupère la seconde place.

Le temps est lourd, la pluie pour l'instant fine ne me dérange pas plus que ça. le parcours emprunte des parties roulantes (chemins, pavés ...) et d'autres plus fatigantes car très boueuses (notamment dans les vergés). Cette épreuve ne présente aucune difficulté technique (si on excepte les ponts glissants, les fossés et quelques passages protégés entre deux fils barbelés), ni aucune côte. C'est du roulant pur jus.

La présence de ravitos fréquents et complets permet de partir léger et le balisage parfait n'entraînera aucun stress au niveau de l'orientation.

Le seul hic, pour moi , arrive au 25ème km lorsque nous rejoignons les 1500 concurrents lancés sur les chemins du 15 bornes.

A partir de ce moment, la course toute en régularité est abandonnée au profit d'une allure davantage fractionnée faite de légères accélérations pour doubler les coureurs et de ralentissements lorsque nous sommes bloqués. Dans les parties boisées, ou l'espace est réduit, je tente de me faufiler sur les bords, dans les orties. J'entends les gens râler, je peux le comprendre mais je n'ai pas envie de perdre ma seconde place .

Cette façon de courir , irrégulière est beaucoup plus usante . J'ai l'impression de participer à une séance d'entraînement type 30/30. Le sol plutôt propre jusqu'à là , devient de plus de plus défoncé par le passage des cohortes de concurrents.

 


les joelettes, modèles de courage et de don de soi m'obligent à slalomer au dessus des ornières. Je reste attentif à tout ce qui m'entoure pour éviter un mauvais appui ou une glissade non maîtrisée.

J'avais peur de voir ma forme déclinée avec l'avancée des kms et c'est l'inverse qui se produit, l'euphorie me gagne. D'autant que j'aperçois le premier , Seb, casquette à la Thévenet , vissée sur la tête et foulée plus aussi aérienne. Je le rattrape, nous échangeons quelques mots et décidons de finir ensemble. C'est cool de partager ces moments. L'un comme l'autre nous sommes bien conscients que si nous en sommes là c'est surtout car nous sommes peu nombreux. Nous ne sommes ni des cadors, ni des kenyans alors pour une fois qu'on peut se la raconter le lundi à la machine à café, on va s'en priver !

Le seul hic, c'est que nous ne savons pas l'écart que nous avons sur nos poursuivants.

 

Du coup, on maintient une certaine allure pour éviter une désillusion et nous traversons (trop) rapidement l'emblématique passage du fort de Maulde éclairé aux bougies ainsi que la traversée caillouteuse du Beau .



Heureusement, nulle mauvaise surprise ne viendra ternir notre fin d'épreuve et nous franchissons main dans la main la ligne d'arrivée. Le classement m'octroie alphabétiquement la première place, le journaliste évoque même un sprint mais il n'en est rien , nous sommes ex aequo.



Après coup je le regrette. Seb est trop grand et prend trop de place sur la plus haute marche du podium. La prochaine fois j'essaierai de le noyer lors de la traversée de la rivière. En plus il a hérité de la récompense que je désirais tant : un programme de renforcement musculaire des jambes . Tant mieux pour lui , avec l'âge, l'ostéoporose guette , autant que ça lui serve à quelque chose ...

Je repars de Lecelles les bras chargés de fraises (2kg), j'en ai mangé, j'en ai fait du sorbet, des gâteaux et je dois avouer que j'en ai maintenant plein le cul des fraises ... même si elles étaient supers bonnes !

Ainsi se termine ce weekend. En analysant tout ça, je suis totalement satisfait . Le résultat mis à part , j'ai encaissé 80 km de course à pied en deux jours sans problèmes, à un rythme correct et j'ai même enchaîné lundi avec 15 bornes supplémentaires.

Cela fait maintenant 8 semaines à plus de 12 h d'entraînement, j'ai perdu près de 6 kgs et cela joue énormément dans la performance. Il n'y a qu'à espérer que l'avenir soit aussi radieux . Et l'avenir justement :

29 mai : marathon du mont saint michel
4 juin : raid artois opale VTT 130 kms
11 juin : triathlon xterra Belgique
26 juin : 100 kms de Paris
et le 9 aout , début de la transe gaule : 1200 kms !

Côté organisation :
orga parfaitement rodée .

 

bénévoles sympas

 

passages agréables et typiques : bistrot, traversée rivière et fort de Maulde à conserver !
ravitos nombreux et complets
balisage nickel
parcours simple et hyper roulant, ne pas s'attendre à un trail pur et dur.
de nombreux participants , des comités d'entreprise permettent une ambiance chaleureuse.
profit offert à l'asso des clowns de l'espoir
seul hic : nous faire rejoindre le 15 kms : gros bordel dans la gestion des dépassements .
et une mention spéciale à l'ambianceur de folie pour le podium !

merci aux photographes, d'autres photos à suivre ...

résultats ... ici

carte :



off de l'étrange

Ce weekend, comme tant d'autres, j'avais prévu de réaliser une rando VTT le samedi (rando Erquelinnes) et une longue sortie course à pied le dimanche (trail de la fraise).

 

Or, deux jours avant , Ben l'alchimiste me propose de venir visiter son coin d'entraînement lors d'une sortie trail de 36 kms et 700 D+.Et voilà mon organisation initiale chamboulée !

 

Notre professeur tournesol maison avait organisé un off en début d'année auquel je n'avais pu participer à cause d'une blessure . J'avais donc la ferme intention de réparer cette absence en honorant sa nouvelle invitation.



Et le moins que l'on puisse dire , c'est que je ne l'ai pas regretté  :







 Un parcours au poil alliant chemins camouflés,

 

 

 

 passages en forêt,






 

 

 
 

 lieux emblématiques et curiosités époustouflantes.



Merci donc à Ben pour m'avoir fait découvrir ces magnifiques paysages !



















et la carte !



VTT des pansards

 

Voici encore une magnifique et exigeante randonnée VTT belge.
Alternant chemins , singles ,côtes bien raides et traversées de cours d'eau, ce parcours emprunte quelques passages que j'ai pu tester lors du trail des 3 vallées l'an dernier.



Un moment que j'ai beaucoup apprécié et qui m'incite fortement à me déplacer davantage dans ce coin du plat pays.
Évidemment, quelques soucis techniques sont venus contrariés ma fougue coutumière . De la plus classique (crevaison) à la plus embêtante (perte de la goupille qui maintient les plaquettes de frein ...).
Mais bon, je commence à m'améliorer en mécanique cycliste !



voici donc pratiquement 60 kms pour 1200 D+ !







mardi 10 mai 2016

Raid des 5 villages, longue distance


 Me voilà à nouveau en quête d'aventure ! j'ai déjà  pu tester la course sous toutes ses formes (bitume, trail, obstacle , organisation ...), j'ai pu essayer les randos vtt, les cyclos, les triathlons, les duathlons, les aquathlons mais jamais, oh grand jamais , je n'avais eu l'occasion de participer à un raid.

C'est désormais chose faite.

Il faut savoir que pour ce genre d'épreuve , il faut monter une équipe et donc bien choisir son camarade d'épopée. Le choix fut dur, car restreint. Trop de saloperies énumérées sur mon blog m'ont créé quelques inimitiés (j'ai pourtant rien contre les hommes qui apprécient les personnes âgées). De fait, au final , mon choix a été simple puisqu'il ne restait qu'une personne disponible : JF.



A l'origine , nous devions nous aligner sur le swimrun du barrage de l'eau d'heure. Cependant, la chaleur excessive de l'eau vive belge (11°c) nous a fait craindre un coup de chaud. Dommage et paraîtrait il que l'an dernier c'était encore plus chaud (13 °c). Étouffant ! limite sauna.

Du coup nous voilà en plein cœur de la Belgique pour vivre une nouvelle expérience.
Si j'étais parti à la pêche aux crocodiles, je serai parti avec Crocodile dundee.
Si j'étais parti à l'assaut d'une montagne, je serai parti avec Maurice Herzog (quand il était vivant , maintenant il grimpe moins bien ...)
Si j'étais parti à la pêche aux cougars , je serai parti avec Charly.
Mais si je devais participer à un raid , j'aurai choisi JF.

Le gars sûr, sympa, toujours relax. Évidemment, toutes les informations qui vont suivre seront réfutées, voire tournées en dérision mais vous me connaissez maintenant je n'exagère jamais , la vérité et seulement la vérité, tel est mon crédo !



L'adage dit qu'au pays des aveugles , les borgnes sont rois. Il faut savoir qu'au pays des madres, c'est JF le roi. Vu l'état mental de cette troupe (aperçu lors du night trail), je n'ose imaginer l'état psychologique du gars qu'ils ont nommé à leur tête. Le mec doit frôler la psychopathie ou un truc dans le genre.
Et c'est pour ça que je l'ai choisi : la peur est le plus grand des moteurs. Avec un ce type au cul, j'ai jamais couru aussi vite, ni pédalé aussi longtemps !

Je me suis pourtant rendu compte que mon diagnostique initial était erroné. Point de psychopatie, le JF est sympa, toujours à demander des nouvelles, à s’intéresser aux autres ... j'ai donc changé de point de vue et j'ai opté pour une sociopathie. Trop gentil pour être honnête. c'est louche.

Mais le JF a une autre grande qualité : il est vicieux. Oui, on dirait pas comme ça , mais c'est une qualité.
voici quelques exemples :



- Un duo un peu dangereux au classement : on lui fout un bidon de 5 l de flotte dans le sac (même si les gars sont du même club que nous !). Seul hic, le duo en question composé de François et Damien ne boit que rarement de l'eau ...et c'est là que l'idée est géniale. Avec de la bière , ils auraient été gênés pendant 30 minutes, le temps de se siffler le fût mais avec de l'eau , pim ! , emmerdés jusqu'au bout !



- Le run and bike en raid ne se déroule pas de la même façon qu'un run and bike traditionnel ou le duo doit toujours rester côte à côte. En habitué, JF m'a briefé à l'avance :"tu pars à vélo , tu prends 200 m d'avance , tu déposes le vélo et tu te barres à fond !" 5 kms plus loin à 3'20 au kms son teint blafard m'a fait comprendre qu'il regrettait déjà son briefing ! "c'est trop rapide pour moi " qu'il dit . Merde JF , il reste 55 kms !
Je ne suis pas tombé des nues ,j'avais déjà relevé des indices d'une surchauffe prématurée : là ou au début il cherchait un poteau, une barrière pour poser tendrement le vtt, à la fin il le balançait dans les champs !



- Mais son vice nous aura surtout servi dans la localisation des balises. Les flics ont des profilers pénétrant la tête des assassins, les orienteurs ont des JF décryptant la façon de penser des organisateurs. A chaque arrêt la même question : "si j'étais à leur place , ou aurais je mis cette foutue balise ?" Les réponses étaient surprenantes et m'ont fait découvrir de nombreux endroits !
Car si JF était la tête de notre binôme , moi j'étais les jambes. Le larbin de Monsieur, qui devait aller poinçonner la petite carte :
- Il m'a envoyé fouiller une mare, l'eau profonde de 30 cms m'arrivait au menton.
- Il m'a fait escalader plusieurs arbres et pas des frênes ou des chênes, non , non , du séquoia géant .
- il m'a demandé de forer un tas de fumier d’où s'échappait un doux fumet.
-Il m'a ordonné de fouiller un champ d'orties à mains nues sous prétexte que les gants du vélo altéraient la perception sensorielle et que je n'allais pas ressentir les vibrations de la balise.

Bref , des idées cons , visiblement bien loin de celles des organisateurs qui se contentaient d'accrocher les précieuses balises à des arbres ! Il s'est cependant bien marré ...

Le problème , c'est qu'avec ces mésaventures, j'étais physiquement au plus mal, les mains brûlantes d'eczema, les vêtements trempés et puants et commotionné par une paire de chutes .
Mais cela ne lui a pas suffit ! il avait visiblement reçu des doléances bien précises .

Alors , après mon physique , il s'en est pris à ma stabilité psychologique !
"Tourne à gauche , à droite ", jusqu'à là je pouvais suivre.
"attention , enchaînement gauche, droite, gauche, gauche" là déjà je commençais à trembler
puis il s'est fait plus précis , "attention virage obtus à gauche enchaîné avec un aigu à droite" . On m'avait pas dit qu'il fallait que je prenne un manuel de géométrie !
enfin, il m'a achevé sur "rotation gauche  à 11h, virage à 95°c droite". J'avais mes bras tendus devant moi, je cherchais le 12 h , j'étais en panique totale, j'avais même oublié mon rapporteur à la maison ! mais je suis enseignant en maternelle moi ! je connais pas les heures , les angles et le vocabulaire qui va avec ...
j'étais déboussolé .



Contrairement à lui d'ailleurs.
"On va vers où maintenant JF ?" . Le bonhomme m'a regardé avec son air le plus sérieux et m'a rétorqué : "j'ai la flemme de sortir la boussole du sac" puis a regardé le ciel, le soleil et m'a dit en tendant son doigt vers l'ouest "c'est par là". De l'orienteur de compétition vous ai je dit ! ou un grand truand ... à vous de juger .

Entre une chose et l'autre, notre périple nous a amené à la partie course à pied. Ne voulant pas se faire chahuter comme durant le run and bike , notre ami s'est tout de suite plaint de crampes à la cuisse . Ben voyons ! Fini les 3'20 au km et bienvenue à la contemplation du paysage ! on a même réussi à ne pas écraser d'escargots dans la zone boisée .

Avec tout ça , l'aventure touchait à sa fin.

A ma grande surprise , nous avons gagné . L'imposteur était peut être plus doué que ce que j'imaginais . Nous avons même mis 35 minutes de moins que les seconds . Ce devait être une course cotorep ou truc dans ce genre ce n'est pas possible sinon.

La seconde équipe madres (François et Damien) a disparu des radars . En analysant leur trace gps , nous nous sommes rendus compte qu'ils s'étaient arrêtés à chaque estaminet pour se ravitailler .
La troisième équipe madres (Laurence et Leslie) s'est perdue à la balise 10 ou 24, plus de nouvelles depuis. Tragique disparition dans le triangle des Bermudes belge.



Coté course :
Le raid était constitué de 5 kms de run and bike / 45 kms de VTT avec 24 balises à trouver / 9 kms de course à pied / 15 kms de vtt avec 4 balises.
Les départs étaient échelonnés : chaque minute une équipe débutait.
Nous sommes partis 15ème pour nous retrouver en tête rapidement.
Nous n'avons pas traîné mais la principale différence s'est faite sur l'orientation. JF a fait les bons choix, a su lire la carte pour nous faire passer par des portions parfois plus longues mais plus carrossables et donc au final plus rapides. Sa connaissance , en tant qu'ex futur organisateur du raid Sunny hill nous a permis de trouver quelques balises bien vicieuses.
Le temps en plus était au rendez vous . Un moment très agréable et une expérience que je souhaiterais renouvelée rapidement .

résultats ... ICI !


La peruwelzienne VTT

 

Le temps étant enfin de la partie, me voici de retour pour découvrir une nouvelle randonnée VTT du côté de la Belgique. Le départ étant à Peruwelz, je connaissais un peu le coin pour avoir fait une sortie course à pied avec Ann et la team madres dans la foret de Bonsecours.

Et pour une fois, je ne suis pas seul ! je suis escorté par Ben l'alchimiste, Clément et Simon qui découvre les joies du deux roues.
Au programme 61 kms, plutôt roulants sous un beau soleil et en agréable compagnie.
Un nouveau coin super sympa à découvrir .







parcours :